La rémunération est un critère clé dans le choix d’un premier emploi, y compris pour celles et ceux qui souhaitent s’orienter vers un métier à impact. Si les secteurs engagés, comme l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) ou les entreprises à mission, attirent de plus en plus de jeunes talents en quête de sens, la question du salaire reste un facteur décisif. Les jobs à impact sont-ils moins bien rémunérés que ceux du secteur privé classique ? Existe-t-il des évolutions salariales intéressantes pour les jeunes diplômés ? Quelles sont les tendances actuelles en matière de rémunération dans ces métiers ?
Alors que certaines idées reçues laissent penser que l’engagement et la rentabilité sont incompatibles, les chiffres montrent une réalité plus nuancée. Cet article explore les écarts de salaires entre l’ESS et le secteur privé, les perspectives financières à court et long terme, ainsi que les stratégies pour optimiser sa rémunération dans un job à impact.
Jobs à impact et rémunération : une question de modèle économique
Les métiers à impact se déclinent dans plusieurs structures : associations, coopératives, startups sociales ou entreprises classiques engagées dans des démarches de responsabilité sociétale. La capacité de ces organisations à offrir des salaires compétitifs dépend largement de leur modèle économique et de leurs sources de financement.
- Dans l’ESS, les rémunérations sont souvent inférieures à celles du secteur privé, en raison de financements publics ou d’un modèle basé sur le réinvestissement des bénéfices plutôt que sur la maximisation des profits.
- Dans les entreprises à mission et la finance durable, les salaires peuvent être plus proches des standards du privé, notamment dans les métiers liés à la RSE, aux investissements responsables ou aux énergies renouvelables.
Le niveau de rémunération varie également selon les compétences recherchées et l’expérience du candidat. Un jeune diplômé en gestion de projet ESS n’aura pas la même fourchette de salaire qu’un data analyst spécialisé en impact environnemental.
Tendances salariales : quels niveaux de rémunération ?
Les études récentes sur les jobs à impact montrent que les écarts de salaires avec le secteur privé tendent à se réduire dans certains domaines.
- Métiers en ESS et ONG : un premier poste oscille souvent entre 15 % et 30 % de moins que son équivalent dans une entreprise classique.
- Secteur du développement durable et RSE : les rémunérations sont plus compétitives, avec des salaires d’entrée alignés sur ceux des grandes entreprises, surtout dans les fonctions de conseil ou d’audit.
- Startups à impact et social business : des niveaux de salaires variables, souvent compensés par une participation aux bénéfices ou des perspectives d’évolution rapide.
Les jeunes diplômés doivent donc prendre en compte d’autres éléments, comme les avantages en nature, la flexibilité du poste ou la possibilité d’évoluer rapidement vers des responsabilités mieux rémunérées.
Quelles perspectives financières à long terme ?
Contrairement aux idées reçues, travailler dans un job à impact ne signifie pas nécessairement sacrifier sa progression salariale. Plusieurs leviers permettent d’évoluer financièrement dans ce secteur :
- Développer des compétences rares : la maîtrise de la data, de la gestion de l’impact ou du reporting extra-financier sont des atouts recherchés qui peuvent justifier des augmentations.
- Accéder à des postes stratégiques : un chef de projet ou un consultant en transition écologique peut voir sa rémunération progresser au même rythme que dans le secteur privé.
- Rejoindre des organisations hybrides : certaines structures à impact réussissent à conjuguer engagement et performance économique, offrant ainsi des salaires compétitifs.
Comment optimiser sa rémunération dans un job à impact ?
Pour les étudiants et jeunes diplômés qui souhaitent intégrer ce domaine tout en maximisant leurs revenus, plusieurs stratégies peuvent être adoptées :
- Se spécialiser dans un domaine à forte demande : data science, finance responsable, audit extra-financier ou gestion des risques environnementaux sont des secteurs qui rémunèrent bien.
- Négocier dès le départ : bien que certaines structures aient des grilles fixes, il est possible de valoriser ses compétences pour obtenir une meilleure proposition.
- Accepter un premier poste stratégique : un emploi offrant une montée en compétences rapide peut permettre une évolution salariale plus importante sur le long terme.
Un secteur en pleine transformation
Si la rémunération dans les jobs à impact reste un sujet sensible, les tendances montrent que ces métiers deviennent de plus en plus attractifs, y compris sur le plan financier. Avec la montée en puissance des entreprises à mission et l’intégration croissante des critères ESG dans le monde du travail, la demande pour ces profils va continuer d’augmenter, entraînant une revalorisation progressive des salaires.
Ainsi, pour les jeunes diplômés, l’enjeu est de bien choisir leur voie, d’acquérir des compétences spécifiques et de saisir les opportunités qui permettent d’allier engagement et reconnaissance financière.